Que peut apporter à un film l’utilisation d’un drone ?
Le drone, cet objet volant sans pilote à bord, permet de faire des prises de vue aériennes. De ce fait, il est largement utilisé dans les tournages de téléfilms ou au cinéma. Mais attention à bien l’utiliser…
Au fait, pourquoi l’appelle-t-on “drone” ?…
Si vous vous trouvez non loin d’un départ de drone, vous entendrez son bruit caractéristique qui ressemble à un insecte volant. Et plus précisément, à un bourdon. Car, oui, “drone” est la traduction de bourdon en anglais…
Où se situe le drone dans la panoplie de vue aériennes ?
Sur un plan technique et budgétaire, quelles sont les solutions pour la réalisation de vue aériennes ?
Avion ou hélicoptère :
Bien avant l’apparition du drone, les prises de vue aériennes étaient réalisées depuis un avion ou un hélicoptère. Comparé au drone, c’est bien sûr de l’artillerie lourde, car l’altitude et les distances franchissables sont plus grandes.
De ce fait, l’emport de matériel lourd est envisageable : plusieurs caméras ou plusieurs objectifs.
Les budgets et la préparation sont évidemment plus importants que pour le drone.
Grue avec nacelle :
Budget moindre par rapport à l’avion ou l’hélicoptère, mais la prise de vue se fait sur un point fixe au sol, et avec une altitude plus limitée.
Drone : le couteau suisse de la prise de vue aérienne.
Sa mise en œuvre est relativement rapide. Il faut toutefois, comme pour l’avion, déposer un plan de vol (en préfecture pour le drone). Et comme il doit y être déposé une semaine avant le vol, il vaut mieux être sûr de la météo.
Sa petite taille permet de filmer dans des zones où le cadreur ne peut pas aller. Par exemple, la rivière de cailloux dans le film de présentation du Sidobre, ci-dessous, ou le long de toitures de panneaux solaires, voire à la verticale de cuves de décantation, dans le film sur les énergies renouvelables, etc.
À noter que pour réussir une prise de vue en stationnaire proche du sol, ou de type “travelling”, il faut faire attention aux éléments soufflés par le vent occasionné par les hélices du drone (voir à 3’27” sur le film de présentation du centre équestre ci-dessous). Ceux-ci peuvent entrer dans le cadre et parasiter l’image.
Un avantage indéniable sur certaines prises de vues.
Par son côté pratique et miniaturisé, le drone peut offrir des images spectaculaires, surtout lors de séquences filmées au raz du sol, car il peut voler plus bas qu’un avion ou un hélicoptère. Il peut passer entre deux files de voitures (mises en scène bien sûr…) ou entre deux rangées de vignes pour présenter un domaine viticole. Cela dynamise l’image.
Il en découle qu’il peut faire une poursuite sur un coureur, un cycliste, une voiture, un cheval, un bateau, etc. Ceci, au raz du sol, ou à quelques dizaine de mètres de hauteur. Par exemple, la poursuite des chevaux dans le film de présentation du centre équestre, ci-dessous.
Il peut également être en stationnaire à la verticale d’un sujet ou d’une scène et offrir une vue d’en haut, comme un plan de masses. L’image réalisée présente ainsi une vue générale de la mise en scène.
Les vues aériennes : un outil pour la narration.
Alors comment intégrer ce type de plans aériens dans un film ?
Ces plans de vues aériennes doivent être considérés comme un outil utile à la narration du film.
Instinctivement, ils seront utilisés pour montrer de grands espaces, situer un emplacement par une vue haute, etc.
Il est également judicieux d’utiliser ces plans pour faire des transitions, pour passer d’un lieu à un autre, en prenant de la hauteur.
Ce genre de plan est notamment idéal pour illustrer une prise de recul face à un sujet.
Le drone à toutes les sauces ?…
Prenons comme exemple la course de chars dans Ben Hur de 1959, tourné avec une caméra 65mm Panavision…
Le début de cette séquence est la poursuite des chars avec la caméra embarquée à l’arrière d’une camionnette. Un drone aurait très bien pu réaliser ce plan, sauf que les vibrations de l’image dues à la vitesse sur le terrain amplifient l’impression de vitesse.
À la deuxième seconde, le plan haut qui montre le virage effectué par les chars aurait très bien pu être réalisé à partir d’un drone en vol stationnaire.
Le nouvel opus 2016, signé Timur Bekmambetov, a également mis le paquet sur la fameuse course de chars avec des caméras partout : dans les roues des chars, derrière les oreilles des chevaux, sur des perches, des drones et des GoPro…
Cet amoncellement de plans variés permet un rythme plus soutenu sur cette séquence.
Les drones sont bien un outil parmi tant d’autres. Il faut juste savoir ce que l’on veut montrer à l’écran.
L’entonnoir :
Cette technique narrative consiste à partir du plus grand (plan large) vers le plus petit (détails). Cette progression est souvent utilisée lors de la séquence d’introduction du film. Car généralement, il est d’usage de commencer une histoire en situant le lieu, le temps, ainsi que l’environnement et les premiers personnages. Une prise de vue aérienne est donc la syntaxe idéale pour commencer un film.
Et inversement, dans le cas de la fin d’un film, où l’on va finir, de façon académique, par un plan large.
Exemple : la fin du film “Matrix 4, Resurrections” de 2021 est un cas d’école (comme bien d’autres…) avec une évolution des plans qui vont du détail, vers le global :
Quelques exemples de films tournés avec un drone :
Dans les exemples de films ci-dessous, on y trouve des plan filmés à partir d’un drone. Ceux-ci sont intégrés à la syntaxe du langage filmé de façon à servir la narration de l’histoire.
Film institutionnel sur les énergies vertes.Diffusé au palais des congrès de Toulouse. |
Film « SIDOBRE, le monde du granit ».Bande annonce du film qui présente le massif granitique du Sidobre. |
Film de présentation.Présentation du club hippique de Vigoulet-Auzil, proche de Toulouse. |
Conclusion :
Les plans de vues aériennes, tournés par un drone, permettent d’avoir une vision haute d’une scène. Comme un zoom arrière à la verticale de cette dernière. Et grâce à sa mise en œuvre rapide et son usage très pratique, le drone est un outil assez polyvalent sur un tournage.
Cependant, il ne faut pas oublier que le but est d’utiliser les plans filmés pour illustrer la narration d’une histoire. Ce sont les images souhaitées par le réalisateur qui vont appeler telle ou telle technique.
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