Pourquoi il y a-t-il autant de formats différents dans l’audiovisuel ?
Quels sont les formats cinéma à l’écran ?
L’histoire du cinéma, et plus exactement, de la projection d’images, met en évidence que le format cinéma rectangulaire fut dicté par les contraintes du bâtiment : Une salle de projection est généralement plus large que haute…
Pour preuve, il y a un retour des formats qui furent utilisés à l’aube de la projection du cinéma : les formats carrés (1:1).
Pourquoi le cinéma commença avec le carré ?
Tout simplement parce que cette figure géométrique est celle qui rempli au mieux la surface d’un cercle. Or le cercle était défini par le tuyau dans lequel passait la lumière du sujet, c’est à dire, l’objectif. Il était donc naturel d’utiliser le carré pour définir une image. Mais on verra, plus bas, que d’autres contraintes sont venu modifier cette figure géométrique simple.
Ces proportions de l’image, nommés rapports de cadre, apparaissent maintenant verticaux (1:2 par exemple), et sont également proposés dans les logiciels de montage pour l’export de vidéos. Ceux-ci sont directement issus des nouveaux supports que sont les totems LED, généralement placés dans des galeries marchandes, ou plus communément, les smartphones, quand ces derniers sont tenus verticalement…
On peut donc dire que le format s’adapte au milieu, c’est à dire au support de diffusion.
Que veut dire rapport de cadre ?
Le rapport de cadre c’est le rapport entre la hauteur et la largeur. Un rapport de 1 sur 1 (1:1) c’est finalement, un cadre carré. Alors qu’un rapport de 2 sur 1, c’est un rectangle dont la largeur est deux fois supérieure à la hauteur. Le format Cinémascope est d’un rapport 2,39 sur 1.
Le Cinémascope est une marque et un brevet de la Fox, mais qui n’est plus utilisé depuis 1965.
Quelques exemples de rapports de cadre :
L’histoire du cinéma est jonchée de divers rapports de cadre, pour certains abandonnés, à cause de leur faible rentabilité économique, ou tout simplement de l’évolution des technologies. Parfois, à cause de la concurrence entre le petit écran de la télévision et le grand écran du cinéma…
Quelques formats cinéma dans l’histoire du cinéma :
Format Cinérama 3:1.
> La Conquête de l’Ouest, 1962.
Format MGM Camera 65 2,76:1.
> Ben-Hur, 1959.
Format Cinémascope 2,39:1.
> Comment épouser un millionnaire, 1953.
Format Panavision 2,35:1.
> Forrest Gump, 1994.
Format Super Panavision 70 2,20:1.
> Exodus, 1960.
Format Academy Flat 1,85:1.
> Jurassic Park, 1993.
On retrouve d’ailleurs ce format avec la vraie 4K (CINE4K), soit 4096 x 2160 pixels.
À noter que le 16/9 de la télévision, correspond à du 1,77:1.
Cependant, avez-vous remarqué que votre champ visuel lui-même est plus large que haut ?
Testez-le avec vos bras tendus à l’horizontale, comme une croix, et faites bouger vos pouces tout en regardant droit devant. En principe, vous voyez vos pouces bouger dans votre “horizon 180”. Sinon, il faudrait penser à consulter…
Prenez maintenant n’importe quel pouce, le gauche ou le droit, et amenez-le à votre verticale. En principe, vous ne le voyez plus.
La rectangularité d’une image projetée est également légitimée par ce fait anatomique. C’est peut être ce qui donne une sensation de plus grande immersion dans un film projeté en cinémascope…
Le format cinéma est un outil.
En tant que réalisateur, il ne faut pas voir le format de diffusion comme une donnée que l’on subit, mais plutôt comme un espace dans lequel on va placer des objets, à l’instar d’un peintre qui réalise son œuvre sur une toile. De ce fait, c’est également un outil pour faire passer une émotion :
Le format cinémascope (rectangulaire très plat) permet de mettre en valeur les grands espaces, mais également de cadrer au plus proche les visages, et notamment les regards . Ce qui renforce l’émotion transmise par le jeu de l’acteur.
Le format le plus large (3:1) fut le Cinérama, développé par la Paramount et utilisé dès 1952, il nécessitait l’emploi de 3 caméras et 3 projecteurs. L’écran courbe accentuait l’effet panoramique. Il fut abandonné en raison de la complexité de sa mise en œuvre.
Il est à noter que dans le domaine de la bande dessinée, les différents formats de “diffusion” que sont les cadres d’une planche, servent l’histoire depuis le 1:1, jusqu’au 2,39:1, en passant par le 4/3 ou le 16/9ème :
D’ailleurs, sur un format cinémascope, il n’est pas interdit de cloisonner l’image en plusieurs cadres…
Comment obtenir les formats cinéma 2,35:1 ou 2,39:1 ?
Il faut avoir présent à l’esprit, que le format 2,35:1 ou 2,39:1 est un 16/9ème que l’on “aplati”… Tout en gardant une largeur de 4096 pixels, si l’on veut rester dans le format 4K (4 kilo : 4 000). Car lorsque l’on parle d’un format 4K ou 2K, c’est de sa largeur qu’il s’agit.
Si la caméra de tournage n’offre pas ce type de format en fichier vidéo de sortie, l’opération la plus simple consisterait, depuis un format 16/9ème, à rajouter des bandes noires en haut et en bas du cadre, de façon à ne garder visible qu’un rectangle aux proportions 2,35 sur 1.
Facile mais pas professionnel, car en réalité le format 2,35:1 est un rectangle d’une hauteur de 1 sur une largeur de 2,35. C’est à dire, avec un format 4K (4096 pixels de large) : 4096 pixels de large, sur environ 1792 pixels de haut. Il suffit donc d’exporter le fichier vidéo au format 4096 x 1792 pixels, en 24 images par secondes pour correspondre à la cadence du format cinéma.
Donc, inutile de garder des bandes de pixels noir qui ne servent à rien…
Quoi qu’il en soit, dans l’optique de diffuser un tel format, il faut faire attention au cadrage, et activer sur le moniteur de la caméra, les repères 2,35:1 ou 2,39:1 afin de ne rien laisser hors champ lors du tournage vidéo.
Comment aplatir le format 16/9ème ?
Tout simplement en paramétrant votre projet vidéo avec un format cinéma de 4096 sur 1792 pixels (pour un rapport 2,35 sur 1), sans oublier la cadence d’image par seconde à 24….
Sur la majorité des logiciels de montage vidéo, au moment de l’importation d’une séquence vidéo sur la piste de montage de 1792 pixels de haut, le moniteur du logiciel ne perdra aucun pixel de l’image. Il affichera la totalité de l’image tout en gardant ses proportions. C’est à dire qu’à l’extrême, une image carrée, sera affichée avec deux grosses bandes noires à gauche et à droite d’un moniteur, où le projet sera paramétré en cinémascope :
Sur le logiciel de montage vidéo, l’opération consiste donc à “étirer” l’image en gardant les mêmes proportions. Une image de 4096×2160 pixels placée sur une piste de 4096×1792 (2,35:1) sera affichée plus petite, puisque pour garder la proportion sans tronquer le haut ou le bas, le logiciel sous-dimensionne l’affichage de la hauteur en la passant de 1920 à 1792 pixels. Et comme le rapport de cadre ne change pas, l’affichage de la largeur est également sous-dimensionné. D’où les bandes noires qui apparaissent à gauche et à droite du cadre.
Mais comme il ne s’agit que d’un affichage, la largeur du fichier vidéo reste de 4096 pixels. Sur l’écran du moniteur, en réalité, la largeur native ne change donc pas, puisque l’on reste sur du 4096 pixels de large.
Malgré tout, il serait intéressant de valider que cette opération ne modifie pas la qualité des détails de l’image.
Tout d’abord, avec une capture depuis le moniteur du logiciel de montage vidéo. L’intérêt ici, est que l’image extraite est en format PNG, donc avec beaucoup moins de pertes liées à la compression par rapport à un fichier JPEG.
Mais qu’en est-il de l’image finale ? C’est à dire après export du fichier vidéo. Car c’est bien ce fichier que l’on va diffuser.
Visuellement, il n’y a aucune différence. Ce qui parait logique étant donné qu’on part d’un fichier natif de 4096 pixels de large, pour éditer un fichier de 4096 pixels de large…
De plus, il faut savoir que les fichiers vidéo sources ne sont utilisés que pour l’édition du fichier vidéo final. Tout le reste n’est que de l’affichage.
Conclusion :
Les matrices numériques des capteurs de caméras sont largement suffisants pour éditer des formats cinéma de 2,35:1 voire 2,39:1. Le tout étant de bien activer les repères sur le moniteur de la caméra afin de ne rien laisser hors champ pendant le tournage. Il faudra donc modifier sa façon de cadrer lors de la prise de vue.
Ensuite, la diffusion peut également être de qualité, puisque à ce jour, en 2020, il y a encore une majorité de salles qui projettent en 2K. C’est à dire 2000 pixels de large. En gros, de la HD !
Tout cela, bien évidemment, n’est utile que si vous savez à l’avance que la projection se fera sur grand écran, avec un projecteur 4K…
NB : En 2020, le réseau CGR compte 35 salles équipées de la projection en 4K…
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