L’Histoire est un éternel recommencement
Lors d’une discussion avec un “projectionniste” d’un cinéma de village, nous avons parlé du film 4 fois primé, sur 13 nominations aux Oscars 2018, “La forme de l’eau” .
Je lui ai fait part de mon analyse, en le comparant à “The Artist” qui lui aussi fut oscarisé, car étant un bel hommage au cinéma américain des années trente.
C’est là qu’il me demanda : “Mais ça ne vous rappelle rien cette histoire ?…”
J’avoue que sur le coup, j’étais un peu… sans références.
“L’Étrange Créature du lac noir” ! Me répondit-il. Le titre original : Creature from the Black Lagoon.
Et là, l’image du monstre m’est apparue comme un flash de souvenir d’enfant. Car c’était un film, sorti en 1953, mais que j’avais vu plus tard durant mes jeunes années. Et qui bien sûr, m’avait quand même marqué…
Effectivement, quand on compare les deux monstres, il n’y a pas photo !… Alors, peut-on crier : “au plagiat” ?
Le thème de La belle et la bête.
Même si le scénario est différent d’un film à l’autre, on retrouve le thème de “La belle et la bête” . Avec ici, non pas un monstre que l’on est venu chasser en Amazonie (L’Étrange Créature du lac noir), mais un monstre que l’on a ramené d’Amazonie. Clin d’œil au film de 1953…
Et c’est là qu’est la force du réalisateur Guillermo del Torro : Car c’est véritablement un hommage au cinéma américain de ces années là.
Il suffit d’observer les décors, le soin de la photo, les éclairages, les cadrages, les couleurs et les teintes, d’apprécier la musique (oscarisée elle aussi)… et l’on y est : en plein dans l’ambiance des films des années cinquante. Chaque plan, chaque image, est un véritable tableau d’artiste.
Hommage au cinéma américain des années cinquante.
Il ne copie pas l’œuvre du réalisateur Jack Arnold. Il lui rend hommage en proposant une autre fin.
Mais sans raconter une histoire qui se déroulerait au 21ème siècle. Bien au contraire, il nous replonge dans les années cinquante avec un perfectionnisme technique et artistique. C’est bien un hommage au cinéma américain des années cinquante.
D’ailleurs, l’ensemble de la profession d’outre-atlantique ne s’y trompe pas. La corde nostalgique est touchée, et avec une œuvre aboutie aussi bien sur le plan technique, que sur le plan artistique. D’où les 4 Oscars, sur les 13 qu’il aurait pu avoir.